Enfants-soldats

Publié le par joel

Blood Diamond, gros soufflé hollywoodien, n'a presque que le mérite de son sujet. Le reste n'est qu'action (efficace), mélodrame (des chaumières) et clichés (enfilés comme des perles). Le genre de film d'aventure où les coups de feu retentissent pile-poil à la fin d'une tirade tire-larmes. Néanmoins ce film brosse un spectacle de guerre civile terrifiant, aussi hallucinant de "réalisme" que celui à la fin du sous-estimé Children of Men.

La conclusion intéressante de Didier Péron (Libération, 30 janvier 2007)  au sujet de Diamond Blood :

"Dans le magazine Village Voice, le journaliste Nathan Lee s'énerve ­ à raison ­ contre un film qui tend à mettre en valeur des Blancs intérieurement tiraillés par des conflits moraux au milieu d'une population noire qui, elle, se distribue sans nuance entre bourreaux et victimes. Le blockbuster humanitaire, pour fonctionner correctement, a encore besoin de cette domination des Blancs sur les enjeux qui le traverse. A cet égard, la nomination aux Oscars du Black Djimon Hounsou au titre de meilleur second rôle (alors qu'il est au moins aussi important que DiCaprio) est un signe qui ne trompe pas."

Par ailleurs, il me semble que c'est la première fois qu'un long-métrage de fiction met en scène des enfants-soldats. Le même jour que j'ai vu Blood Diamond paraissait sur le même sujet  un article de Jean-Pierre Tuquoi dans Le Monde  :  "Kadogos, les enfants-soldats du Congo".

Il y rappelle que :

"Jusqu'à présent, la question des enfants-soldats est restée pour l'essentiel du ressort des organisations non gouvernementales (ONG) : à charge pour elles d'aider à la démobilisation et à la réinsertion des garçons et des filles entraînés dans des conflits armés à travers le monde. Les politiques ne s'y intéressaient guère, alors que les enfants-soldats seraient environ 300 000... et que leur nombre est en augmentation. L'ONU avait bien dressé une liste de douze pays - la plupart africains - accusés d'avoir recours aux enfants-soldats, mais l'initiative n'avait pas eu de suite."

Un point positif :

"Cette année, un chef de guerre congolais, Thomas Lubanga, sera jugé par la Cour pénale internationale (CPI). Il est accusé d'avoir enrôlé des enfants de moins de 15 ans dont il a fait des soldats. C'est une première. Elle a été rendue possible parce qu'à sa création, en 2002, la CPI a qualifié de "crime de guerre" l'engagement d'enfants de moins de 15 ans dans les conflits armés."

Publié dans C'est tout vu !

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