Un photographe africain récompensé : Malick Sidibé
Cela fait vraiment plaisir qu'un photographe africain soit primé par l'Occident. Même à l'âge de 71 ans (il n'est jamais trop tard). Dimanche dernier, le 10 juin, le Malien Malick Sidibé s'est vu attribué le Lion d'or de la Biennale d'art contemporain de Venise pour l'ensemble de son œuvre.
Dans les années 1960, il prend les clichés de jeunes gens qui se rendent dans les soirées à Bamako. Comme il le raconte dans une interview intéressante sur le site Afrique in visu : " C’était l’époque où la musique européenne était à la mode et les jeunes se libéraient par celle-ci. On pouvait danser en couple (chachacha…) comme les européens. Je développais les films le samedi dans la nuit afin que les photos puissent être affichées devant mon studio le mardi matin. Les gens venaient ainsi choisir leurs préférées pour les faire retirer en format carte postale."
Dans les années 1970, Malick Sidibé se tourne vers les portraits en studio. Parmi toutes ces photos, j'aime bien celle-ci, avec cette jeune femme en boubou, qui n'a pas l'air très à l'aise derrière ses lunettes mal ajustées, entourée de deux garçons qui portent des symboles de l'époque : un Peace & Love sur le tee-shirt et des lunettes de soleil - yeux de mouche. Ou encore celle-là, où le lecteur de cassettes a pris, sur la chaise, la place du patriarche. Dans une main, un des jeunes hommes tient ce qui semble être une cassette, mais je n'en suis pas sûr. Malgré leur aspect figé, chaque photo raconte une histoire, une anecdote.
De nombreuses photos de Malick Sidibé, dont celle des soirées à Bamako, sont visibles ici.
C'est très frais. Ça me donne envie de retourner au Mali.